Additionner, soustraire, diviser, multiplier...une réelle torture

Une des particularités du malade mais aussi parfois à un degré moindre, de la personne qui s'en est sorti - car il faut l'avouer même guéri certains réflexes subsitent – c'est de calculer.

Une véritable machine à calculer se met en place tout au long de la maladie. Au départ nous n'y prêtons pas attention mais très vite le phénomène prend de l'ampleur et nous nous retrouvons à additionner, soustraire, diviser, multiplier " à tour de bras " et à la virgule près. Ceux qui se croyaient nul en calcul mental s'apperçoivent très vite que ce n'était qu'une impression.

Calculer oui mais calculer quoi me direz-vous?

Les calories bien sûr, nous calculons à la calorie près le repas, l'assiette, l'aliment, le pépin de pomme que nous avons devant les yeux.

Une personne souffrant d'anorexie ou de troubles du comportement alimentaire connaît généralement par coeur la valeur calorique des principaux aliments qui composent notre bol alimentaire. Si le produit qui lui est présenté est inconnu à son répertoire il va se dépêcher d'aller voir dans une table des calories les valeurs. S'il ne trouve pas les valeurs il y a de forte chance pour qu'il ne mange pas. Déjà que nous ne mangeons pas grand chose, vous imaginez bien que les repas sont fais avec des aliments " connus " sinon c'est la panique.

Panique paraît être le terme approprié à la situation. Ne pas savoir ce que nous mangeons, où nous en sommes au niveau calorique dans notre journée...Un état soucieux et stressé se développe alors et nous sommes perdus.

Je me rappelle à l'époque, lorsque ma mère servait un plat à table, je ne voyais plus l'aliment mais les calories qui lui étaient associées. Je prends souvent comme exemple les carottes. Ce ne sont pas les carottes que je voyais mes les 43 kcal (environ) que valent 100g de carottes crues. A la fin de chaque repas l'addition était faite et la plupart du temps le total n'était pas bien élevé. Il baissait même tout au long de la maladie.

Cette calculette est une véritable torture car les choses se font automatiquement. Même si vous ne voulez pas calculer...cela se fait tout seul. Comme si un ordinateur se mettait en mode " pilote automatique " Encore une fois la notion de " vouloir mais ne pas pouvoir " est valable ici.

Lorsque j'écris plus haut que cela subsite même une fois guéri c'est parce que parfois je me surprends entrain de faire un calcul. La différence avec avant c'est que ce calcul ne m'empêche pas de me nourrir et qu'il n'est pas automatique à chaque repas. Pour ce qui est de me trouver face à un aliment inconnu j'avoue ne pas toujours être à l'aise. Depuis 1999 cependant les choses ont beaucoup évolué et je m'aperçois que je suis plus libre devant certains mets.

Cela fait bientôt dix ans et pourtant je ne suis pas encore à l'aise. Certes le régime sportif m'impose certaines règles d'hygiène alimentaire mais au-delà de cela, force est de constater qu'il faut du temps au temps pour que les choses se fassent et qu'une autre notion déjà abordée dans d'autres articles ne revienne, celle de la patience.

Comme pour les autres articles concernant les troubles du comportement alimentaire, si vous voulez réagir en développant vos idées, le forum vous êtes ouvert.



09/11/2008
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